
La paralysie cérébrale, responsable de troubles de développement tant à la fois moteurs que psychiques, est la conséquence d'une lésion cérébrale survenue au plus jeune âge. Faisons le point sur ses causes, la façon dont elle se manifeste et ses modalités de prise en charge.
Paralysie cérébrale : d'où vient-elle ?
La paralysie cérébrale est la conséquence d'une atteinte cérébrale se produisant très tôt dans le développement d'un enfant : au cours de sa vie fœtale ou au moment de sa naissance (paralysies cérébrales congénitales), voire pendant ses premières années de vie (paralysies cérébrales acquises). Elle se traduit par des troubles cognitifs et/ou moteurs, d'intensité variable selon les lésions présentes. Elle est source de polyhandicaps très lourds chez certaines personnes. Chaque année, la France compte 1 500 nouveaux cas d'enfants concernés par une paralysie cérébrale.
Une paralysie cérébrale survient lorsque des régions du cerveau subissent des dommages irréversibles, qui peuvent être provoqués avant même la naissance :
- une infection contractée par la maman : la rubéole, la toxoplasmose, le cytomégalovirus, l'herpès ;
- une exposition à des substances toxiques pour le fœtus prises par la maman : certains médicaments, drogues (cocaïne) ou alcool ;
- une incompatibilité rhésus entre la mère et l'enfant : le système immunitaire s'attaque aux globules rouges du bébé, ce qui peut entraîner une mauvaise oxygénation de certaines régions du cerveau ;
- une malformation cérébrale ;
- une mauvaise position du cordon ombilical ou un problème au niveau du placenta qui prive le cerveau du fœtus des nutriments nécessaires à son développement.
Mais les risques ne s'arrêtent pas là, la paralysie cérébrale peut se manifester lors de la naissance, à cause d'une naissance prématurée, d'un faible poids de naissance (lié à une grossesse multiple par exemple) ou de difficultés au moment de l'accouchement : présentation en siège, enroulement du cordon, etc., mais également après la naissance. En cause ici, une jaunisse sévère, une infection siégeant au niveau cérébral comme la méningite ou un traumatisme crânien.
Bon à savoir : les nouveau-nés dont le score d’Apgar n'est pas de 10 à 5 minutes présentent un risque élevé de paralysie cérébrale avec un risque multiplié par 9 en cas d'Apgar de 8 à 10 minutes, multiplié par 2,4 si le score est de 9 ou multiplié par 5,3 si l'Apgar reste à 7 ou 8 dans les 5 à 10 minutes qui suivent la naissance.
Symptômes de la paralysie cérébrale
La paralysie cérébrale peut entraîner une grande variété de symptômes qui vont s'exprimer de manière différente d'une personne à l'autre. Ils se déclinent sous la forme de troubles de la coordination des mouvements, de la posture, de déficiences intellectuelles, de difficultés d'apprentissage (les troubles « dys » sont fréquents : dyslexie, dysgraphie, dysorthographie, dyscalculie), de troubles perceptifs (visuels, auditifs), de crises d'épilepsie...
Au niveau des troubles moteurs, on distingue 3 grandes catégories :
- La forme spastique est la plus courante : elle se caractérise par un tonus musculaire très important, qui perturbe la croissance des membres et conduit à des déformations articulaires. Elle peut entraîner une paralysie des membres, et perturbe la marche chez ceux qui parviennent à l'acquérir.
- La forme athétosique est associée à la présence de mouvements involontaires qui peuvent rendre impossible la parole ou la marche.
- La forme ataxique est liée à une difficulté à coordonner les mouvements et à garder l'équilibre, et complique l'exécution de gestes précis.
Paralysie cérébrale : prise en charge des patients
La prise en charge des enfants atteints de paralysie cérébrale doit être la plus précoce possible afin d'améliorer leur développement. Elle repose sur une approche associant plusieurs disciplines :
- la kinésithérapie, pour lutter contre les raideurs articulaires et faciliter le développement moteur ;
- l'orthophonie, pour aider l'enfant à acquérir le langage et faciliter son élocution ;
- l'orthoptie, qui permet une rééducation en cas de troubles visuels ;
- la psychomotricité, pour faciliter la prise de conscience du corps ;
- l'ergothérapie, pour faciliter l'acquisition de l'autonomie, bénéficier de conseils sur les aménagements matériels à apporter dans le quotidien de l'enfant, etc. ;
- la psychologie, pour accompagner l'enfant et sa famille dans les difficultés liées au handicap.
Le neuropédiatre, spécialiste des troubles neurologiques de l'enfant, est l'interlocuteur idéal pour coordonner l'ensemble des soins. Certains enfants atteints de paralysie cérébrale auront besoin d'une prise en charge chirurgicale spécifique, pour corriger les troubles musculo-squelettiques associés à leur situation (opération des hanches, correction d'une scoliose, etc.).