Dyscalculie

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difficulté calcul Thinkstock

Comme la dyslexie, la dysgraphie ou la dysorthographie, la dyscalculie est un trouble du langage écrit et scolaire en rapport avecles chiffres et le calcul. Une rééducation orthophonique permet de remédier à cette difficulté d'apprentissage.

Définition de la dyscalculie

La dyscalculie est un trouble du langage écrit et scolaire qui porte plus spécifiquement sur les chiffres et le calcul. On observe des difficultés à comprendre et à utiliser les nombres :

  • Ce trouble dans les apprentissages numériques apparaît spécifiquement chez les enfants, et ne s'accompagne toutefois d'aucune déficience mentale.
  • Il n'a aucune origine connue, puisqu'il se retrouve chez des enfants ayant par ailleurs des résultats scolaires normaux et dont l'environnement familial et social est normal.
  • La dyscalculie concerne aussi bien les filles que les garçons. En France, on estime qu'environ 4 % des enfants sont concernés (dont 20 % de dyslexiques).

Bon à savoir : la dyscalculie est à distinguer de l'acalculie qui est consécutive à un traumatisme ayant entraîné une lésion cérébrale. La dyscalculie pourrait davantage être liée à un trouble de la mémoire à court terme.

Symptômes de la dyscalculie

La dyscalculie se traduit par des difficultés :

  • à évaluer de petite quantités (par exemple le nombre d'objets placés devant soi).
  • à dénombrer (capacité à évaluer immédiatement une quantité allant de 1 à 4 sans avoir à énumérer).
  • à écrire les chiffres (le dyscalculique peut par exemple écrire 202 au lieu de 22).
  • à lire des nombres (par exemple, l'enfant inverse les chiffres et lit 6 au lieu de 9 ou 52 au lieu de 25).
  • à lire une suite de nombres (y compris à mémoriser les numéros de téléphone).
  • à comprendre le sens des nombres, et le fait qu'un nombre peut être supérieur ou inférieur à un autre (5 est plus grand que 3, 2 est inférieur à 3...).
  • à réaliser des calculs arithmétiques simples (du type 5 - 2 = ?), que ce soit à l'écrit ou en calcul mental. Exemple : pour réaliser une addition simple comme 3 + 2, un enfant dyscalculique va compter sur ses doigts 1, 2, 3, 4 et 5 ; même au bout d'un an, il continuera à utiliser cette méthode (tandis que les enfants ne présentant aucun trouble développent le calcul direct).
  • à mémoriser les tables d'addition et de multiplication.
  • à distinguer les différents symboles : +, -, × et / avec la difficulté à comprendre des concepts tels que « deux fois plus que », « moins que », etc.

Difficultés engendrées par la dyscalculie

La dyscalculie, lorsqu'elle persiste à l'âge adulte, pose de nombreux problèmes, puisque les personnes éprouvent alors des difficultés au quotidien. Par exemple, et dans certains cas, pour :

  • évaluer des distances ou des poids (difficultés avec les mesures) ;
  • utiliser les dates et les heures parfois (sur une montre analogique), ce qui se traduit régulièrement par des retards ;
  • s'orienter ;
  • comprendre les prix et ceux des produits soldés ;
  • monter un meuble selon un schéma, etc.

D'un autre côté, les personnes dyscalculiques peuvent parfois être douées en géométrie ou en physique, puisque leur fonctionnement logique est normal. Tant qu'aucun calcul n'est nécessaire, les personnes dyscalculiques ne sont pas en difficulté.

Diagnostic de dyscalculie

La dyscalculie est souvent mal repérée, dans la mesure où ce trouble de l'apprentissage est le moins connu de tous. On risque de penser simplement que l'enfant n'est pas un « matheux ». Néanmoins, la dyscalculie peut être évaluée par les professionnels de santé, notamment un orthophoniste, un neuropsychologue...

Le centre d'évaluation neuropsychologique et d'orientation pédagogique, le CENOP, a mis au point une évaluation permettant d'établir le diagnostic de dyscalculie et de déterminer si ce trouble est isolé ou non. Il s'agit d'évaluer :

  • le potentiel intellectuel ;
  • les capacités d'attention ;
  • les capacités de mémorisation ;
  • le langage ;
  • le raisonnement ;
  • les capacités dans le domaine de l'arithmétique et des mathématiques surtout.

Prise en charge de la dyscalculie

Rééducation orthophonique

Dans la mesure où la dyscalculie est liée à une dyslexie, une prise en charge et une rééducation orthophonique peuvent tout à fait être envisagées.

Dans tous les cas, l'objectif est de trouver une méthode d'apprentissage adaptée (personnalisée). Les orthopédagogues (professionnel qui met en place des interventions spécialisées adaptées aux capacités et aux besoins des personnes en difficulté d'apprentissage) peuvent procéder à ce suivi individuel de façon à fournir à l'enfant des outils lui permettant de devenir autonome.

Pour enfants dyscalculiques

Chez les enfants exclusivement dyscalculiques, il est possible de procéder à des séances hebdomadaires d'une vingtaine de minutes visant à aider les enfants à mieux appréhender les chiffres et les opérations de comptage. à ce rythme, de sensibles améliorations s'observent au bout de quelques mois.

Un logiciel dédié

De son côté, l'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a développé un logiciel visant à entraîner les enfants dyscalculiques. Ce programme, basé sur des activités ludiques (type jeu de l'oie) et des tâches répétitives, permet d'obtenir de bons résultats au bout d'environ un mois lorsqu'il est utilisé une demi-heure par jour.

Formation des orthophonistes

Pour les orthophonistes qui le souhaitent, il est possible de suivre une formation qui vise à utiliser les travaux de Piaget comme le fait le GEPALM (Groupe d'étude sur la psychopathologie des activités logicomathématiques). La rééducation respecte les étapes d'acquisition du calcul (selon Piaget) et s'attache au réveil des disponibilités intellectuelles de l'enfant. Cette rééducation dure trois ans.

Bon à savoir : comme pour d'autres troubles du langage, la dyscalculie peut permettre aux enfants diagnostiqués de bénéficier de mesures individualisées, notamment en milieu scolaire.

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