Dyspraxie

Sommaire

La dyspraxie est un trouble du mouvement qui entraîne une incapacité totale ou partielle à automatiser et planifier les gestes, et qui touche spécifiquement les enfants, sans pour autant qu'ils présentent de troubles moteurs ou déficit intellectuel. L'orthophonie peut intervenir dans le traitement de la dyspraxie.

Définition de la dyspraxie

Une dyspraxie est un trouble de la planification des gestes volontaires, intentionnels. Ce type de trouble du mouvement ne contrarie en rien les réflexes, car les muscles nécessaires à la réalisation des mouvements fonctionnent normalement.

Il s'agit ni plus ni moins que d'une apraxie survenant au cours de la phase de développement de l'enfant (3 à 6 % des enfants seraient concernés), raison pour laquelle on parle aussi de trouble développemental de la coordination pour désigner la dyspraxie.

Bon à savoir : les grands prématurés présentent d'avantage de risques d'être dyspraxiques que d'autres.

Symptômes rencontrés dans les dyspraxies

Les dyspraxies entraînent divers types de troubles tels que :

  • Des difficultés à progresser normalement :
    • au niveau moteur : maladresse et difficultés de coordination (aussi bien dans des actions simples telles que la marche que pour certaines plus complexes comme utiliser ses couverts ou faire ses lacets), qui ne s'améliorent pas pendant 6 mois,
    • au niveau du langage : difficultés d'élocution à rapprocher d'une apraxie buccofaciale,
    • au niveau de la logique et des mathématiques : difficultés à aborder l'arithmétique, à poser des opérations.
  • Des troubles oculomoteurs : difficultés à fixer un objet ou à le suivre des yeux (on parle de dyspraxie visuo-spatiale) avec les problèmes que cela suppose pour la lecture notamment.
  • Une forme de dyslexie ou, dans tous les cas, une difficulté à aborder l'écrit manuscrit. Les dysorthographies et dysgraphies sont également fréquemment associées à une dyspraxie, de même que des troubles de l’attention et des apprentissages.
  • Une tendance à l'isolement en raison du manque de confiance en soi  avec un risque élevé d’apparition de troubles anxieux, émotionnels ou comportementaux.

Bon à savoir : les enfants dyspraxiques se désintéressent des jeux de construction et sont peu latéralisés (difficultés à distinguer la gauche de la droite).

Diagnostic différentiel

Le diagnostic doit généralement être établi par un pédiatre ou un neurologue capable de déterminer s'il s'agit d'une dyspraxie ou d'une autre pathologie, qu'elle soit :

  • neurologique (IMC par exemple) ;
  • génétique (syndrome de Turner par exemple) ;
  • métabolique ;
  • autistique.

Les symptômes d'autres pathologies affectant le développement sont les mêmes, et la différenciation est parfois compliquée chez les jeunes enfants. De nombreux examens complémentaires sont donc souvent nécessaires dans divers domaines : neurologie, mais aussi psychologie, psychomotricité, tests intellectuels...

Il faut éviter de tomber dans le piège de l'enfant jugé paresseux à tort.

Prise en charge de la dyspraxie

La prise en charge et la rééducation des enfants dyspraxiques est pluridisciplinaire. Elle fait intervenir divers professionnels tels que :

Traitement de la dyspraxie

Le traitement est très régulièrement réadapté en fonction des progrès des patients car il n’existe pas d’intervention-type dont l’efficacité serait unanimement reconnue. Il vise à :

  • Traiter la dysgraphie à l'aide de divers exercices ludiques visant à :
    • automatiser la prise en main du scripteur (stylo, crayon),
    • faciliter la motricité fine et les gestes.
  • Enseigner l'écriture sur clavier de façon à permettre les apprentissages de base sans être pénalisé.
  • Traiter la dyscalculie de façon à :
    • éviter le dénombrement (calcul) à l'aide des doigts,
    • favoriser l'acquisition des opérations et des faits numériques.

Les experts recommandent de « prescrire des séances de groupe pour les enfants les moins touchés et des séances individuelles pour les autres » et d’impliquer l’ensemble des personnes proches de l’enfant : familles, enseignants et encadrants extérieurs.

Source : d’après une expertise de l’Inserm, 9 décembre 2019.

Aménagements scolaires

Au niveau scolaire, la présence d'un auxiliaire de vie scolaire (AVS) est indispensable pour venir en aide à l'enfant. Cette personne pourra prendre des notes à sa place, l'aider à réviser, lui fournir des polycopiés...

Un ordinateur peut se révéler une aide précieuse si un accompagnement permet à l'enfant de savoir comment l'utiliser.

Comme dans le cadre d'autres troubles du langage écrit et scolaire, l'enfant peut bénéficier de plus de temps que les autres dans sa pratique scolaire.

Ces pros peuvent vous aider