Trouble développement

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Les troubles du développement touchent les enfants avant leur naissance ou au cours de l'enfance, et résultent souvent d'un dysfonctionnement cérébral. Souvent associés à des troubles du langage, ils prennent des formes différentes selon la région du cerveau qui est touchée.

Remarque : on constate néanmoins qu'en ce qui concerne les troubles du langage, des facteurs génétiques et environnementaux entrent en ligne de compte. Par exemple, la lecture et les jeux avec l’enfant lorsqu'ils tendent à l'en prémunir.

Définition du trouble du développement

Par trouble du développement, on entend un trouble qui survient chez les enfants avant leur naissance ou au cours de l'enfance, et qui entraîne un retard du développement normal. Il peut s'agir d'un trouble physique ou d'un trouble psychologique affectant :

  • le langage ;
  • la motricité ;
  • la cognition (processus mentaux tels que le raisonnement et l'intelligence au sens général) ;
  • le comportement ;
  • les activités quotidiennes.

Généralement, les troubles du développement ont pour origine un dysfonctionnement cérébral.

Formes de trouble du développement

Parmi les troubles du développement, on distingue entre autres :

Autisme et syndrome d'Asperger

L'autisme et le syndrome d'Asperger sont des troubles du développement qui se caractérisent par des atteintes particulièrement marquées du comportement, avec des activités et des intérêts stéréotypés, répétitifs et limités.

Quoique les symptômes puissent être très variables et présents à des niveaux divers, les troubles du spectre autistique comprennent généralement :

  • des troubles du langage ;
  • un désintérêt pour l'environnement ;
  • des troubles du comportement ;
  • un désintérêt pour les interactions sociales.

En tant que troubles du développement neurologique, l'autisme et le syndrome d'Asperger sont présents dès la naissance, la génétique jouant un rôle important dans la survenue de l'autisme. 

Ce n'est que vers 2 ans environ que les symptômes se manifestent et qu'il est possible de poser un diagnostic. Une identification précoce et une prise en charge rapides sont d'ailleurs essentielles pour parvenir à une amélioration de ces troubles.

À noter : des plateformes de coordination et d'orientation pour les enfants présentant un trouble du neuro-développement se mettent progressivement en place. Ces plateformes visent à accueillir les jeunes enfants, pour lesquels un parcours de soins coordonné doit rapidement être engagé. Les bilans réalisés dans le cadre de ce parcours sont pris en charge par l’Assurance Maladie (décret n° 2018-1297 du 28 décembre 2018). Le décret n° 2021-383 du 1er avril 2021 a modifié l'article R. 2135-1 du Code de santé publique et a étendu le parcours de bilan et d’intervention précoce pour les troubles du neurodéveloppement aux enfants de 7 à 12 ans (il n'était jusqu'alors ouvert qu'aux moins de 7 ans). Le décret prévoit également que ce parcours bénéficie d’une durée d’un an, renouvelable une fois.

Bon à savoir : depuis avril 2019, les familles et les professionnels peuvent s'informer sur l'autisme, la pathologie, le dépistage, l’accompagnement du handicap, les aides médicamenteuses, les financements, l’inclusion scolaire ou l’intégration professionnelle grâce à la plateforme Autisme Info Service en composant le numéro vert 0 800 71 40 40 ou en consultant le site internet Autismeinfoservice.fr.

Anosognosie

L'anosognosie est un trouble neurologique consécutif à une pathologie survenue brutalement (accident vasculaire cérébral) ou chronique (maladie neurodégénérative).

Dans ce syndrome, le malade n'a pas conscience de l'altération de ses facultés. Si l'anosognosie vaut pour n'importe quelle pathologie (un patient qui en souffre peut ne pas se rendre compte qu'il est aveugle par exemple), dans le cadre de certaines pathologies telles qu'une démence vasculaire, elle s'accompagne notamment de troubles de la parole et d'une apraxie.

Le travail de rééducation orthophonique doit donc également viser à faire prendre conscience au patient de la maladie dont il souffre.

Déficience intellectuelle

La déficience intellectuelle, ou retard mental, est le trouble du développement qui est le plus fréquent, touchant environ 2 % de la population dans les pays industrialisés (1,5 fois plus de garçons que de filles).

Il se traduit par une limitation du fonctionnement intellectuel avec un QI inférieur à 70. La déficience intellectuelle apparaît avant l'âge de 15 ans (au cours de la période du développement). Cela engendre des difficultés dans les activités quotidiennes, mais également dans les apprentissages.

Toutes les personnes souffrant de déficience intellectuelle ne souffrent pas nécessairement de troubles de la communication et de trouble du langage. Cela reste néanmoins fréquent, d'autant que 25 % des enfants ayant ce type de trouble présentent également un syndrome autistique.

Au final, ces enfants :

  • ne comprennent pas le langage courant (à 24 mois) ;
  • communiquent peu ;
  • progressent peu au niveau du langage ou en tout cas tardivement (à 30 mois ils disposent de moins de 50 mots de vocabulaire et ne peuvent pas associer deux mots de façon à faire une phrase) ;
  • prononcent mal la majorité des consonnes ;
  • ne sont pas capables, à deux ans et demi, d'appliquer une consigne simple ;
  • ne sont toujours pas en mesure de faire une phrase construite (sujet-verbe-complément) à 3 ans ;
  • éprouvent des difficultés à trouver les mots pour s'exprimer.

Paralysie cérébrale

La paralysie cérébrale fait suite à une lésion cérébrale et n'est donc pas réversible. Elle fait partie des troubles du développement dans la mesure où elle intervient sur un cerveau immature, encore en cours de développement.

  • Les trois quarts du temps, la paralysie cérébrale apparaît au cours de la vie intra-utérine. Les principaux facteurs de risque sont une naissance prématurée et un faible poids de naissance, c'est à dire moins de 1,5 kg (le système nerveux est dans ce cas plus fragile).
  • Elle concerne environ 0,3 ‰ des enfants, mais cette incidence passe à 10 % chez les bébés nés à moins de 28 semaines de gestation. Les garçons sont 1,2 fois plus touchés que les filles.
  • Les symptômes sont variables en fonction de la région concernée par la lésion. Toutefois, le plus souvent, la paralysie cérébrale entraîne, à des degrés divers :
    • des difficultés à réaliser des mouvements (désordre sensori-moteur),
    • des troubles posturaux,
    • un manque de coordination, des tremblements (épilepsie dans 50 % des cas),
    • de troubles de la vue et de l'audition,
    • une déficience intellectuelle variant de légère à profonde.

Que ce soit en raison des problèmes moteurs ou de la déficience intellectuelle, les personnes atteintes de paralysie cérébrale éprouvent de grandes difficultés de langage (et d'alimentation). En effet, la difficulté à faire correctement bouger la langue et les lèvres rend la phonation et la mastication difficiles.

Les troubles du langage sont donc des conséquences annexes, la quasi-totalité des symptômes affectant essentiellement la motricité (incapacité à pointer du doigt, difficultés à marcher, à empiler des blocs, à rester en équilibre, à grimper des escaliers...).

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